mardi 11 février 2014

Un aller simple pour la vie

Je suis allée à l'agence de voyage la plus proche. Une dame me sourit en guise de bienvenue.

Je m'installe, elle me demande affable : En quoi puis-je vous aider ?

Je lui réponds que je voudrais un aller simple.

Un aller simple, une expérience radicale, existentielle. Une expérience vers le bonheur simple. Une vie simple. Une écriture simple. Des rencontres et beaucoup de rires simples. Un aller simple vers plus de radicalité, plus de simplicité risquée. Plus de vérité. Plus de clarté. Plus de vie.
Soulagement, je lui ai dit.

Je me sens bien. Remplie d'Amour.

lundi 10 février 2014

Ma toute première conversation à 17 ans

Je suis en terminale, j'ai 17 ans.

Je poursuis jusque là une scolarité disciplinée par mes parents.

Je suis curieuse de cette terminale qui vient clôturer la maternelle.

Quand j'assiste pour la première fois à mon cours de philo, j'ai un choc.

J'ai envie de remercier la terre. Je suis pleine de gratitude. Je suis remplie de gratitude pour ce cours qui questionne ce que je questionne en silence.

J'observe mon prof de philo avec bouleversement. Je le considère.

J'ai l'impression que son cours est fait pour moi. Les minutes passent trop vite. J'attends avec impatience les cours suivants. Je vis pleinement. La vie se parle.


C'est la première fois que l'on me parle vraiment.

dimanche 9 février 2014

Une vie en forêt

Depuis que je vis en Occident, je m'interroge sur ce mode de vie.

Et de l'effet de ce mode de vie sur la psyché de ses habitants.

Prenons juste l'appartement par exemple pour illustrer le propos:
vous avez les espaces de détente, la salle culinaire, les salles de repos etc.
Dans la salle de détente, vous avez les fauteuils : ce qui présuppose que vous serez assis toujours au même endroit.
Dans la salle culinaire, vous avez d'autres sièges :  ce qui présuppose que vous serez assis toujours au même endroit.
Dans la salle de repos, vous avez le lit :  ce qui présuppose que...? Vous avez compris.

Bref, dans le "toujours au même endroit", je ne vois que les limites. Je ne vois pas la sécurité, ni le prestige, ni la reconnaissance sociale, ni le lien social. Rien de tout ça.
L'être humain étant fait pour le mouvement et la rencontre, je ne comprends pas ce "toujours au même endroit".
Ce "toujours au même endroit" qui s'étend à presque toutes les autres sphères de cet individu occidental.
"toujours au même endroit" pour traverser une route.
"toujours au même endroit"pour aller d'un point à un autre.
"toujours au même endroit" pour aller travailler.
"toujours au même endroit" pour socialiser.

Avec ce fonctionnement je me demande : où sont les capacités de créativité ? où sont les capacités de flexibilité ? où sont les capacités de se renouveler ? où sont les surprises ? Où est la vie ? La vie au sens vivant.

Je me dis que nous avons beaucoup à apprendre et à réapprendre. Que les gens vivants en forêt seraient nos meilleurs guides de vie. Est-il si effrayant de fréquenter la vie ? Est-il si effrayant de fréquenter la sensation de vivre ? Est-il si effrayant de fréquenter notre être et nos envies ?



vendredi 7 février 2014

La nature et nous

Il est difficile de cultiver l'humilité.

Il est judicieux d'imiter la nature.

La nature cultive l'humilité.


jeudi 6 février 2014

Plaquer, voyager, renaître et autres commentaires...

Une des fonctions essentielles du voyage est de revisiter sa propre existence.

Une des fonctions salutaires du voyage est d'éprouver ce que nous croyons être face à ces autres croyances d'être. Le soi culturel face aux autres cultures.

Une des fonctions essentielles du voyage est de remettre les compteurs à zéro, de se redécouvrir nouveau né.

J'ai lu et relu  cet article de la blogueuse Crafty B. J'en suis émue. Le texte raconte avec détails et force le basculement vers sa propre vie. Une étape initiatique et de survie. La reprise en main de sa propre vie. (Il est d'ailleurs intéressant de noter que son blog traite aujourd'hui du DIY et autres astuces pour personnaliser son environnement)...
La reprise en main de sa vie au prix de l'isolement qui s'ensuit. Elle décide d'en assumer le prix.

J'ai été touchée par son émotion, ses impressions du début à la fin. Impressions et émotions qu'elle partage avec honnêteté. Son but étant d'être au plus prêt de ce qu'elle a pu intimement ressentir.

Alors au delà du style, je souhaite revenir sur certains sujets de son article. En voici quelque uns que je commente:
Crafty B :  
"J'avais l'impression que ma vie était terminée, tout simplement. Pas que j'allais mourir ou quoi que ce soit : mais que tout était écrit, prévu avant que ça n'arrive, et je voyais parfaitement bien ou je serais dans un an, dans cinq ans, das dix ans."

Comment ne pas avoir des frissons à lire cette question si intime et si dérangeante ? Comment continuer à cultiver ce que nous constatons ne pas aimer et le remettre à l'ouvrage pendant des années comme si de rien n'était ? Combien sommes nous à s'être posé cette question et être passé à l'étape de l'action ? L'étape de reprise en main.
Il est heureux de lire des témoignages comme Crafty B. Yes c'est possible hors des chemins résignés !

Crafty B :
"Tout ce que je connaissais et qui m'était familier, les gens que j'appréciais, mon avenir professionnel, mes projets divers et variés tout comme mes petites habitudes, tout ça avait disparu.  Et je n'avais rien pour remplacer ce vide. Je devais attendre. "

Je vous parlais plus haut du nouveau né...L'étape de la renaissance commence dans la solitude. Nous sommes seules. Les autres étant au mieux témoins de cette naissance. Les liens avec les proches - ceux d'avant- étant forcément renouvelés, requestionnés.
Le neuf commence dans la solitude. Et ceci est normal. Et ceci est inconsciemment voulu. Et ceci est salutaire.
Le neuf certes...accompagné de son lot d'angoisses. Tout a un prix.

Crafty B :
"J'ai fini par rentrer non pas parce que ça m'avait suffit ou parce que j'étais enfin "en paix avec moi-même", mais parce que j'en avais marre d'avoir deux pantalons en rotation et une paire de chaussures de rando aux pieds toute la journée, parce que j'avais presque plus de tunes, parce qu'il fallait bien que je repense à bosser à un moment. "
 
Bien sûr que le voyage va la mettre à dure épreuve face à l'inconnu d'abord, face à ses propres ressources ensuite. Le voyage qu'elle décrit paraît parfaitement somptueux (en commençant par l'Islande). Encore une fois ce n'est pas le caractère exotique du voyage qui est intéressant mais plutôt la démarche existentielle et spirituelle. Et tout ce qui se remue en elle. 
Alors, il y a cette fameuse étape du retour qu'elle raconte. Et pour l'avoir personnellement vécu à maintes reprises, je partage mon ressenti.
Quand on revient d'un voyage où on est partie seule. Alors que la vie nous a redonné vie, alors que nos ressources psychiques - physiques - émotionnelles - matérielles ont été éprouvées, le retour au connu est impossible. Le retour au statu quo est impossible. Je crois sincèrement que c'est la phase du voyage la plus difficile. Vraiment dure. De cet espace de vitalité immense que nous avons ouvert en nous pendant le voyage, nous passons à notre retour à l'angoisse de l'ancien connu. Nous revenons avec nos têtes complétement chamboulées et nous faisons face à des existences dont l'ultime exigence est l'extrême sécurité. Deux univers se rencontrent sans se rencontrer. C'est une étape extrêmement angoissante. Le sujet du retour est trop peu abordé dans les récits de voyage. Au moment du retour, le voyageur se retrouve seul. Isolé et ce paradoxalement en terres connues.
Tout paraît insipide. Dérisoire. Ridicule. Nous ne savons plus parler aux gens qui eux mêmes ne savent pas nous parler. Nous avons très peur du statu quo, habitués à composer avec l'inattendu.
Nous avons vécu une étape existentielle alors que l'entourage est pris dans sa quotidienneté. Le gap.
Mais peut-être ceci n'est pas si important.
 
Il y a toute la suite à inventer.
Nous ne sommes plus comme avant. 
C'est peut-être le plus beau cadeau que nous nous sommes donné.

mardi 4 février 2014

Maturité recherchée

J'apprends à aimer de vieillir.

En fait, je n'apprends même pas. J'aime cette maturation.

J'avance.

J'ai l'impression de devenir davantage.

Je fais partie de ces personnes qui se libèrent avec l'âge.

Je suis confiante dans la richesse des années.

J'aime l'idée d'une société respectueuse de ses ainés.  Je me méfie du contraire.

Les anciens appartiennent à notre communauté. Des être humains. Faut-il le rappeler.

Je fais partie de ces personnes qui se libérant avec l'âge gagnent en vitalité, en confiance, en énergie.

Les anciens ont de l’Énergie. Et si on y croyait ? Et si notre communauté (d'humains) les reconnaissait ?

lundi 3 février 2014

Chuut, l'horizon parle

L'horizon.

En hauteur.
Tout là haut...
A la cime d'un monument, d'un toit.
L'horizon s'offre et offre nos silences.

En longueur.
Tout au loin...
Comme devant ce paysage infini. De montagne, en forêt ou ces bleus de sienne.
L'horizon s'offre et dit nos silences.

En soi.
Alors que ma respiration se fait souffle de vie.
Alors que je me souviens de vivre.
Alors que j'accueille mes silences.